Rôle du GABA dans l’autisme
Rôle du GABA dans l’autisme
Le rôle du GABA, substances chimiques indispensables au bon fonctionnement du cerveau, offre une nouvelle piste de recherche pour la mise au point de stratégies thérapeutiques de l’autisme.
Deux chercheurs français, Le Professeur Yehzekel BEN ARI ( Lauréat du Grand Prix Inserm 2009, Fondateur et Directeur Honoraire de L’Institut de neurobiologie de la Méditerranée – INMED) et le Docteur Eric LEMONNIER (Psychiatre, Responsable du Centre Ressources Autisme de Bretagne) ouvrent la porte à une nouvelle piste concernant le traitement de l’autisme.
Leurs recherches Publiées dans la revue Translational Psychiatry datée du 11 décembre 2012, ont montré que les concentrations de chlore sont anormalement élevées dans les cellules nerveuses immatures ainsi que dans celles ayant subi des crises d’épilepsie ou d’autres lésions cérébrales. Partant de ce constat, ils ont démontré le rôle du GABA dans les mécanismes possibles à la base de l’autisme. Ils en ont conclus qu’en faisant baisser la concentration de chlore intracellulaire grâce à l’utilisation d’un diurétique tel que le Burinex, médicament habituellement utilisé pour traiter l’hypertension, pourrait permettre de diminuer la sévérité des troubles autistiques.
Un essai pilote sur cinq enfants, puis un essai sur 60 enfants apparentés (asperger) âgès de 3 à 11 ans a été testé pendant 4 mois. La sévérité des troubles autistiques des enfants a été évaluée au démarage de l’essai et à la fin de 4 mois, ils ont été partagé en deux groupe. Le premier a été traité au bumétanide, le deuxieme à reçu un placébo et cela pendant 3 mois. Aucune traitement n’a été donné durant le 4em mois.
Les résultats sur le premier groupe se sont avérés très prometteur. L’état de 77 % des enfants traités s’est amélioré de façon significative alors que le groupe ayant reçu le placébo n’a pas évolué. Par la suite, certains troubles sont réapparus.
Le docteur Lemonnier, prenant l’exemple de l’un de ces enfant, affirme qu’ « Après trois mois de traitement, les parents, … attestent que l’enfant participe mieux, notamment aux jeux proposés par le psychologue. Son attention et le contact visuel se sont également améliorés« . « Même s’il ne peut pas guérir la maladie, le diurétique diminue la sévérité des troubles autistiques de la plupart des enfants. D’après leurs parents, ils sont plus présents« , ajoute Yehezkel Ben-Ari.
Compte tenu de ces résultats encourageants, les chercheurs ont déposé une demande d’autorisation pour réaliser un essai clinique à l’échelle européenne afin de mieux déterminer la population concernée par ce traitement. Il semble en effet que ce dernier soit plus efficace sur les enfants souffrant de troubles faibles à modérés. Des analyses sont également indispensables pour évaluer l’impact de la prise à long terme de ces molécules et la dose requise.
La guérison de l’autisme n’est pas en vue, mais les résultats des travaux de Yehezkel Ben-Ari et d’Éric Lemonnier vont susciter l’espoir chez les parents des enfants atteints d’autisme.